La descente
Il y a 2 jours, je regardais le DVD "Les hommes viennent de Mars, les Femmes de Vénus", un spectacle type un peu one-man-show sur les relation homme-femme adapté du célèbre livre.
J'avais déjà lu le livre, et à nouveau une image symbolique m'a frappé, celle qui décrit les femmes comme des vagues, parfois vers le haut, parfois vers le creux de la vague, en une sorte de mouvement continue en fait.
Je comparais alors à ma propre situation : Oui, parfois ça monte. Et parfois ça descend. On ne sait pas pourquoi, il n'y a pas forcément d'élément déclencheur. On ne l'explique pas non plus (non, ça n'est pas à cause des ragnagnas !). Le moral descend, puis il remonte. On se sent déprimée, puis on se ressaisit.
Mais comment arrive-t-on à se ressaisir quand on ne fait que descendre ?
Comment remonte-t-on la vague ?
Est-ce qu'à un moment, quelqu'un nous tend la main ? Ou une échelle ?
Est-ce qu'il faut l'appeler ?
Ou alors faut-il attendre d'arriver au fond pour mieux repartir ? En suivant ce mouvement naturel ?
Mais c'est encore loin le fond ?
Je suis là à me débattre avec des idées de plus en plus sombres. A me dire qu'avec ou sans moi de toute façon, qu'est-ce que ça change ? Où je regarde les sourires de ma fille, mais je n'arrive pas à y répondre. Elle me regarde, des questions plein les yeux, elle le sent bien. Qu'est-ce que je peux lui répondre ? Que Maman t'aime ma chérie, du plus profond d'elle-même, mais qu'elle n'arrive plus à garder la tête hors de l'eau, elle descend, elle descend ... Ça n'est pas ta faute, ni celle de ton papa, ni même ton petit frère. Elle est fatiguée. Elle se sent vidée. Elle se sent transparente. Elle est là sans être là.
Alors je travaille, je travaille dur, c'est mon patron qui est content ! Je n'y pense pas comme ça. Et puis je dors, je dors beaucoup aussi, parce que je n'y pense pas non plus.
Je profite des petits plaisirs du quotidien, essaie de savourer un instant un peu spécial, un lever de soleil sur les jardins enneigés, un nouveau progrès de ma fille, une petite attention de mon mari, des roulades du bigorneau javateur. Lui aussi s'exprime ! Je suis là ! Regarde comme je bouge Maman ! Mais j'ai tellement l'impression de le négliger, de ne pas prendre le temps de penser lui, de le toucher à travers mon ventre, de lui parler.
J'espère que le congé maternité m'apportera plus de sérénité, de temps, de repos, de calme, du temps pour moi, du temps pour accepter le fait d'être à nouveau mère. Préparer une naissance comme je le souhaite, empreinte de calme et de douceur. Accueillir ce nouvel être avec bonheur, réussir à l'allaiter, à me sentir enfin utile, dans une tâche où la relation mère-enfant prend enfin tout son sens.
J'espère tout ça, je m'y raccroche. Je ne sais pas si je pourrais supporter un nouvel échec.